https://fr.wikipedia.org/wiki/Comit%C3%A9_pour_la_liquidation_ou_la_destruction_des_ordinateurs
"C.L.O.D.O. et autres néo-luddites" (CPU Carré Petit Utile)
"Avez-vous déjà entendu parler du CLODO ?" (Célia Izoard, dans La planète laboratoire n°4, 2011)
On a aujourd’hui oublié que l’informatisation ne s’est pas faite sans oppositions.
« Avec les robots, c’est souvent la machine qui paradoxalement fait le boulot le plus intéressant. (...) » (L’Humanité, 29 octobre 1983)
à comparer avec le tweet populaire de Karl Sharro : "Humans doing the hard jobs on minimum wage while the robots write poetry and paint is not the future I wanted"
Pour le Clodo, une bonne informatique ne semble pas quelque chose de complètement impossible, mais seulement dans un monde dont les valeurs et les rapports de pouvoirs seraient complètement différents.
Dans les années 1980, on sait déjà que la fabrication des ordinateurs nécessite une exploitation nocive des ressources des anciennes colonies, avec son lot d’expropriations des terres et de semi-esclavage.
Contester l’informatisation, même dans ses effets les plus patents comme les licenciements massifs qu’elle permet, revient nécessairement à critiquer la production capitaliste et la croissance. Chose que, dans les années 1980 comme aujourd’hui, la classe politique ne peut pas se permettre. (...) C’est ce qui explique que la critique de l’informatisation se soit vite retranchée dans une dénonciation plus convenue de la surveillance et du fichage, au point même de s’enfermer – c’est le cas aujourd’hui – dans des contradictions indépassables, puisqu’elle va de pair avec un plébiscite d’internet et des nouvelles technologies, dont tous les usages, même les plus « démocratiques », concourent directement à cette collecte d’informations.
Dans le même temps, l’informatique et l’électronique se développent à vitesse grand V, hors du cadre militaire, gagnant du terrain dans toute la société. (...) Une évolution qui ne se fait pas sans opposition : en avril 1979, un sondage de La Croix révèle que 67% des Français s’en méfient et la perçoivent comme dangereuse. Principales craintes : les dérives en matière de surveillance et les menaces sur l’emploi.
Le groupe souligne que « progrès » et développement technologique ne sont pas neutres et immanents, mais guidés par des intérêts. Si la plupart des technologies peuvent parfois être détournées à des fins subversives ou émancipatrices, leur développement et leur production dépendent toujours des valeurs dominantes et des dynamiques à l’œuvre dans la société. Lesquelles déterminent la direction dans laquelle s’orientent les recherches et le progrès.