Edward Snowden

A sorti une collab avec Jean-Michel Jarre
Vit en Russie depuis la suspension de son passeport

Mémoires vives (Permanent Record) (2019)

À propos du livre

(...) it’s a manifesto for the importance of privacy, the corrosive dangers of corruption, and for a mass, global movement of resistance to the perversion of the internet into a system of control and surveillance. (...) Permanent Record is an extraordinary book, and it’s hardly a surprise that Trump’s DoJ doesn’t want you to read it.

Da Scritch : Jean-Marc, as-tu lu l'autobiographie d'Edward Snowden, "Mémoires vives" ?
Manach : Non. (...) De même que je n'ai pas lu la biographie de Didier Raoult, de même que je n'ai pas lu des bouquins complotistes, ça m'intéresse pas de lire un bouquin complaisant, écrit par quelqu'un qui a des biais et qui a montré par l'exemple qu'il était moins motivé par une quête de vérification de la vérité que par un combat politique. Peter Koop, lui, a lu "Mémoires vives", et quand j'ai lu l'article fact-check qu'il a fait du bouquin d'Edward Snowden, ça ne m'a pas donné du tout envie de le lire, parce que j'ai autre chose à faire.

- Jean-Marc Manach, dans "Révélations Snowden, 10 ans après, troisième partie" (CPU Carré Petit Utile, juin 2023)

À propos de Snowden

Il faut bien avoir en tête que Snowden, c'était un jeune analyste qui bossait pour un sous-traitant, Booz Allen Hamilton, de la NSA (...) C'est pas un praticien des techniques de renseignement, c'était pas quelqu'un qui faisait de la surveillance de masse ou de la surveillance ciblée, c'était un administrateur système. En tant qu'administrateur système, il avait accès au wiki, et il s'est débrouillé pour faire un moteur de recherche, un aspirateur, il a siphonné le wiki et il n'a pas lu les documents. Comme il avait vu la preuve que le DNI mentait au Congrès américain, eh ben il a voulu aider des journalistes à démontrer les mensonges de la communauté du renseignement au parlement et aux citoyens américains, et donc pour démontrer, qu'est-ce qu'il a fait ? Il a siphonné l'intégralité de ce qu'il pouvait siphonner, et il a décidé de confier ça à un journaliste (qui était Greenwald) enfin, un blogueur qui était en fight contre les autorités américaines, en lui donnant comme mission : je t'interdis de sortir l'intégralité de tous les documents, parce que je ne veux pas que ça nuise à mon pays, par contre je t'invite à chercher dans tous les documents que je te confie les preuves de mensonge des autorités américaines. Et comme Greenwald avait un biais politique, et qu'il n'a pas les compétences techniques, ni les compétences en matière de renseignement pour comprendre et analyser proprement les documents auxquels il avait accès, eh ben Greenwald il a sorti les documents, mais souvent en les interprétant à tort, et en maximisant les accusations qu'il en faisait. (...) Et la majeure partie des documents que Snowden a confié à Greenwald n'est jamais sortie.

- Manach, ibid.

Est-ce que, réellement, les documents Snowden révèlent que la NSA a fait des choses illégales ? Oui.
Est-ce qu'elle a fait des choses illégales visant les citoyens américains ? Oui.
Est-ce que ça a permis énormément de surveillance de masse des citoyens américains ? Peut-être, sur des métadonnées à l'international.
Est-ce que ça a permis d'emprisonner des Américains ? Non. Ça a permis d'emprisonner une personne (...).
Est-ce que ça a a permis de révéler que la NSA fait de la surveillance de masse de citoyens européens ? Non.
Est-ce que ça a permis de montrer la surveillance de masse dans des pays où les États-Unis sont en guerre ? Oui.
Ça permis de montrer que la NSA c'est plus fort que toi et qu'ils font tout n'importe quoi n'importe comment ? Non.
Est-ce que ça a permis de montrer qu'ils font de l'espionnage politique de présidents français ? Oui, mais c'est pas Snowden qui l'a permis, ça c'était Wikileaks qui l'a permis.
Est-ce que ça a permis de montrer qu'ils étaient très forts en matière de logiciels epsions et de programmes ? Oui, mais c'était pas Snowden non plus. C'était le catalogue de TAO, qui est sorti via un autre lanceur d'alerte dont on ne connaît pas l'identité.
Est-ce que ça a changé la face du monde ? Oui, parce qu'il y a plein de gens qui pensent qu'il y a de la surveillance de masse faite par les États-Unis, et ça c'est une légende urbaine. Par contre, la bonne nouvelle (...) c'est que ça a changé complètement le rapport à la cybersécurité.

- ibid.

They are right to worry, but wrong—even paranoid—to distrust democratic governments in this way. Surveillance and secrecy will never be attractive features of a democratic government, but they are not inimical to it, either. This the leakers will never understand.