S1 sujets d'oral
c'est la première question que pose Marrel dans son cours
Depoorter : il ne faut pas valider a priori la dimension révolutionnaire du numérique => désingulariser le numérique ("Non pas de dire que ça ne change rien, ou tout : mais de préciser ce qui se transforme réellement")
"l'innovation technologique est aussi une croyance sociale"
évoque également le "nécessaire renouvellement des institutions" (révolution politique ?)
Morand : en économie, la nouveauté du numérique, c'est principalement des baisses de coût
mais elles n'ont pas le même impact :
Salvaggio : "Treating generative AI as a revolutionary new tool, or somehow independent of the system in which it originated, makes this connection to historical patterns harder to see, and harder to resist." (...) "It wasn’t a people’s revolution, it was a coup."
critique du déterministe technologique "sous-jacent au modèle de la société de l'information" = "explication réductrice" (Tremblay 2007)
pervasivité du numérique
Depoorter: "la frontière, aux USA, c'est un espace d'échange, une notion d'espoir"
La "frontière" à l'américaine, c'est un concept bien particulier depuis la conquête de l'Ouest : https://fr.wikipedia.org/wiki/Fronti%C3%A8re_(conqu%C3%AAte_de_l%27Ouest)
Frederick Jackson Turner (aucun rapport avec ce Fred Turner) avançait l'idée que la Frontière a été le mythe fondateur de la démocratie américaine : https://en.wikipedia.org/wiki/Frontier_Thesis
idée restée très populaire aux USA, reprise par Kennedy, et appliquée au numérique par John Perry Barlow lorsqu'il crée l'Electronic Frontier Foundation en 1990 (et récupère le terme de cyberespace à cette occasion)
la métaphore paraît simple :
mentionné brièvement dans We're sorry we created the Torment Nexus (Strauss)
que voulaient les utopistes ? Turner le décrit en détail (néo-communalistes)=
ont-ils eu ce qu'ils voulaient ?
que veulent les utopistes d'aujourd'hui ? ont-ils changé ? existent-ils encore ?
cf. Alternumérisme
Cf. hacker
et ce qu'en dit Depoorter : "j'avance l'idée que les hackers sont un peu les "sauvages" de l'anthropologie désuète du XVIIIe siècle"
aussi l'expo 1 (coopération, logiciel libre, etc.) et la 3 (bricolage intellectuel, détournement des usages)
Marrel :
"aux États-Unis, il y a une croyance en l'hyperpuissance de l'individu"
"Bentham, Foucault, l'individualisation de l'individu : avec le numérique, on demande d'intérioriser les contraintes, le monde moderne a délégué aux individus la nécessité de se contrôler eux-mêmes (Deleuze)"
Depoorter : "Individu pour sortir des excès du XXe siècle : Arendt, Deleuze et Guattari"
"refaire société par le bas"
Boullier nuance : "Faire appel à un supposé individualisme qui aurait occupé la place est une façon de se rassurer encore en habillant d’un concept une incertitude généralisée sur nos affiliations."
L'individualisme est une partie intégrante de la pensée des pionniers du réseau (cf. Expo 1 S2I et Turner) et de l'Idéologie californienne : changer l'individu plutôt que changer le monde, méritocratie, libertarianisme, etc.
Web 2.0 : cf. la personne de l'année 2006 de Time : "You"
Expo 8 : algos de classement par réputation ("dedans" les données)
Morand :
enjeu politique : "Les algorithmes ne sont pas neutres. Ils renferment une vision de la société qui leur a été donnée par ceux qui les programment"
enjeu économique :
Rappeler la différence entre Web 2.0 et "1.0"
les productions sur les RSN sont liées à la fabrique de l'identité :
Cardon : on ne s'affiche pas par narcissisme, mais pour que les autres interagissent (hétéro-détermination de l'identité)
reproduction sociale : "Sur les réseaux sociaux, dans la très grande majorité des cas, les attitudes en ligne reflètent, parfois avec quelques déformations, ce que sont les internautes dans la vie réelle." (perso je suis pas d'accord, voir l'aspect cognitif ?)
Expos 4 et 6 S2I
à nouveau, cf. la personne de l'année 2006 de Time : "You"
Bénédicte Rey (2012) : "prendre acte de la contradiction apparente, qui masque une réalité plus complexe, entre préoccupation pour la vie privée et pratiques diverses d’exposition de soi"
cf. "Mon jardin secret" (société de contrôle)
Expo 3 : Tisseron (intimité et extimité), Bénédicte Rey ("la privacy se définit largement en opposition à la notion d’intrusion")
Expos 5 et 6 à propos des publications
Expo 8 : panoptique
Boullier : "La possibilité pour le public de contribuer (...) est devenue quasiment une obligation pour exister sur Internet"
Cardon : "La vie privée n’est plus tant une question de frontière que de contexte"
Marrel : "la transparence c'est synonyme de totalitarisme, c'est Orwell 1984 (sic), c'est un enjeu majeur de la gouvernance des données"
"il faut peut-être repenser cette notion pour ne plus en faire un simple droit individuel mais un enjeu collectif, quitte à sacrifier un peu d'efficacité"
Morand : Le fait que d’autres personnes soient à l’aise pour partager des données ("je n’ai rien à cacher") peut légitimer l’expansion de programmes de
surveillance intrusifs qui affectent le reste de la société
Recommandé par Morand : https://www.ted.com/talks/alessandro_acquisti_what_will_a_future_without_secrets_look_like (2013)
"privacy is not about having something negative to hide"
à propos de la dichotomoie contrôle-surveillance, ce schéma de Doctorow dans "The Internet Con" :
voir aussi :
c'est Boullier qui pose la question texto dans "Sociologie du numérique" : pour lui, la réponse est "non"
Lorsque les travaux prennent au sérieux ce qui se passe du point de vue des acteurs, il apparaît que le numérique joue certes un rôle mais seulement celui d’amplificateur de TOUTES les tendances sociales et psychiques.
exemple des kachinas :
il serait bon de méditer plus souvent sur ces sagesses non-modernes pour nous réconcilier avec nous-mêmes et avec les autres que l’on place dans la catégorie des dépendants, des naïfs du numérique (...) nul ne peut prétendre à la place des acteurs qu’ils ne savaient pas ce qu’ils faisaient contrairement à ce que veulent prétendre toutes les sociologies du dévoilement
Michel De Certeau : "usagers, supposés voués à la passivité et à la discipline"
à propos des chambres d'écho : Morand cite Gentzkow et al. qui considère "peu probable qu’Internet soit responsable de ↗ polarisation"
Expo 3 S2I : externalités positives crée par l'intelligence collective, Cardon et "l'encyclopédie des ignorants"
Expo 4 : économie de l'attention
Cardon évoque le rejet de l'opéraïsme par les nouveaux théoriciens du digital labor : "Rien n’y fait : sur internet, nous ne sommes que des produits"
cas d'école de déplacement de la valeur : s’approprier la valeur de l’audience produite, avec ou sans intermédiaire (cf. Morand)
voir aussi "Les biens numériques doivent-ils être gratuits ?"
Boullier :
"personne ne le contesterait" (Boullier), le numérique a une dimension cognitive : il n'y a pas de savoir sans support matériel
"ce sont bien certaines technologies cognitives qui sont particulièrement amplifiées"
l'IA peut ici avoir un impact plus grand que ce qu'avaient envisagé Boullier et Cardon :
Morand : effet (minime) de la réduction des coûts sur le bien-être ?
cf. Morand :
ça peut être l'occasion de mentionner le post-open source
suggéré par Marrel : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/avis-critique/l-avenir-de-l-economie-collaborative-1199316 (2018)
la phrase est de Stewart Brand : Depoorter la qualifie de "mantra cybernétique (et fétichiste) du libéralisme informationnel"
Depoorter mentionne aussi l'"Information comme matière première"
mais dans un contexte économique (Morand), elle prend un autre sens (free pouvant signifier "libre" ou "gratuit")
les nouveaux business models des biens informationnels doivent s'adapter à la non-rivalité des bits => déplacement de la valeur (discrimination des prix, vente liée, versioning)
Olivier Ertzscheid et l'enclosure informationnelle "en contradiction avec la capacité d’une gestion collective"
là aussi, on peut parler de logiciel libre : "wikinomics", pro-am, économie collaborative... mais est-ce encore des "modèles d'affaires" ?
Cardon : "C’est donc à Google que l’on confie le soin de décider ce qui est conforme au droit et ce qui ne l’est pas. On nomme extra-judiciarisation ce processus"